Publié le 6 Mai 2011
Parmi les récits les plus poignants du Nouveau Testament, on compte celui de l’homme qui approcha Jésus et lui demanda ce qu’il lui fallait faire pour obtenir la vie éternelle.
En recoupant les récits de Matthieu, Marc et Luc, nous apprenons qu’il était jeune, qu’il possédait de nombreuses richesses et qu’il était un leader. Dans l’œuvre célèbre de 1913 « Jésus le Christ » par James E. Talmage du Collège des Douze Apôtres, il est suggéré que le mot « leader » pourrait signifier que cet homme était à la tête d’une synagogue locale ou bien même qu’il était membre du prestigieux Sanhedrin., le conseil du gouvernement juif.
On peut être sûr d‘une chose, ce jeune homme était sincère, pour preuve le fait qu’il soit accouru et se soit agenouillé pour enquérir de Jésus: « Bon Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? » (Marc 10:17) Jésus répondit en citant les écritures du Décalogue interdisant l’adultère, le meurtre, le vol, le faux témoignage et en enjoignant d’honorer son père et sa mère. « Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. » : répondit le jeune homme.
Jésus, l'ayant regardé, l'aima, et lui dit: « Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » (Marc 10:21).
Les trois Évangiles relatent que le jeune homme s’éloigna, l’air affligé, apparemment non disposé à se séparer de ses biens pour suivre le Maître (cf. Matthieu 19:22, Marc 10:22 et Luc 18:23)
Frère Talmage se raccroche, quant à lui, à l’espoir que par la suite, le jeune homme céda, suivit le conseil du Seigneur et en accepta l’invitation (cf. : Jésus le Christ p. 478). Nous pouvons partager ce même espoir ne serait-ce que parce que Marc nous dit que Jésus « l’aima ».
Mais ne voyons-nous pas de similarité entre l’exemple de ce jeune et riche leader et notre propre situation? Il est peut-être la version antique d’un de nos contemporains motivés par la réussite, focalisé sur les ordres du jour et la liste des tâches à accomplir, espérant accumuler suffisamment de bons points pour mériter son entrée au paradis.
Réfléchissez un moment à ses circonstances: il était rompu aux détails de la loi de Moïse, ayant connaissance et ayant observé les commandements depuis sa plus tendre enfance. Sa richesse et son statut de leader laissent à présumer qu’il était travailleur et recelait de talent. Et, en apparence au moins, il était fervent et sincère dans son désir de faire le bien quand il accourut au Maître pour lui demander conseil. Cependant, dans son cœur, il a dû ressentir la sensation troublante que quelque chose manquait encore.
Le Seigneur s’en rendit compte, sans nul doute. Et la supplication continue du jeune homme lui valut cette réponse de Jésus: « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » (Mathieu 19:21).
Le mot « parfait » du passage précédent est traduit de l’adjectif grec « Teleios » (une translittération) qui peut aussi signifier complet, mur et accompli. L’usage de ce mot dans ce passage indique que la conduite du jeune homme jusque-là était acceptable mais que davantage encore était requis avant qu’il n’atteigne sa maturité spirituelle. Ce conseil de Jésus veut-il nous faire comprendre qu’être disciple du Christ signifie que nous devons nous défaire entièrement de nos possessions et en faire don aux pauvres ?
Frère Talmage fait le commentaire suivant: « L’amour des choses de ce monde constituait la faille de cet homme : Jésus en fit le diagnostic et prescrit le remède adéquat. » Il n’est pas garanti que ce même traitement soit le plus approprié dans tous les cas de défection spirituelle ; mais en présence de certains symptômes, on peut être assuré qu’il en soit la cure. » (Jésus le Christ, p. 477).
Au sens large, nous pouvons appliquer cette anecdote scripturale en suivant le conseil de Jésus au jeune homme: « Viens, charge toi de ta croix et suis moi » (D & A 112 :14). Que peut bien vouloir dire : « charge-toi de ta croix » ?
Cette métaphore est utilisée plusieurs fois dans les écritures. Le Guide des Ecritures, manuel d’aide à l’étude des écritures publié par l’Eglise, fournit cette explication sous le titre « croix » : « Beaucoup dans ce monde voient la croix comme le symbole de la crucifixion du Christ et de son sacrifice expiatoire ; cependant le Seigneur a établi ses propres symboles de la crucifixion et de son sacrifice – le pain et l’eau de la Sainte Cène. Dans les écritures, ceux qui prennent leur croix sont ceux qui aiment tant Jésus Christ qu’ils refusent toute impiété et tout appétit temporel et gardent ses commandements. »
C’est pourquoi, Jésus ressuscité recommanda aux néphites de ne pas laisser des pensées lascives entrer dans leur cœur, « car il vaut mieux que vous vous refusiez ces choses et qu’en cela vous vous chargiez de votre croix, que d'être jetés en enfer. » (3 Néphi 12:30). Dans Matthieu 10:38, Jésus dit: « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. »
Prendre sa croix doit être une action quotidienne. Cela équivaut à se refuser certaines choses (cf. Luc 9:23). Il est déclaré que ceci est essentiel au statut de disciple (cf. Luc 14 :27). Dans les Doctrines et Alliances 23 :6-7, il est conseillé à Joseph Knight de prendre sa croix en priant à haute voix ainsi qu’en secret, en s’unissant à la véritable église et en prêchant continuellement. Ainsi qu’il est impliqué dans l’instruction donnée par Jésus au jeune homme, cela inclut le don de ses ressources matérielles aux pauvres et aux nécessiteux.
En effet, prendre sa croix peut avoir différentes significations pour différentes personnes. Par exemple, cela peut signifier qu’il faille renoncer au genre d’orgueil où l’éducation et l’estime de sa propre sophistication engendrent une attitude critique envers les autres et en particulier envers les oints du Seigneur.
Par-dessus tout, prendre sa croix signifie l’abandon total et sans réserve de sa propre volonté en faveur de celle du Maître. Ce faisant, nous finirons par réaliser que nous avons abandonné peu par rapport à ce que nous avons gagné. Ainsi que l’a conseillé le Seigneur lorsqu’il enjoint de prendre sa croix pour devenir son disciple: « N’enfreignez pas mes commandements pour sauver votre vie, car quiconque sauvera sa vie dans ce monde, la perdra dans le monde à venir. Et quiconque perdra sa vie pour moi dans ce monde, la retrouvera dans le monde à venir. C’est pourquoi, renoncez au monde et sauvez votre âme; car de quoi un homme profite-t-il s’il gagne le monde entier et perd sa propre âme ? Ou que donnera un homme en échange de son âme ? » (Traduction par Joseph Smith de Matthieu 16:27-29).
Cette pensée suscite l’introspection et l’inventaire de son âme. Ainsi que frère Talmage l’écrit: « Chacun d’entre nous peut, avec pertinence, se poser la question : de quoi est-ce-que je manque ? » (Jésus le Christ, p. 478).
(Publié par LDS Church News – Traduit par Caroline)
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