Esclave de ses dettes

Publié le 1er Août 2011

En octobre 1929, l'effondrement des cours de la bourse aux États-Unis a entraîné une si grande récession au niveau national et international qu'on lui a donné le nom de Grande Dépression. Cette crise a été la plus longue, la plus généralisée et la plus marquante du 20ème siècle. Le taux de chômage aux États-Unis est passé à plus de 25%; dans certains pays ce taux atteignit jusqu'à 33%. Le secteur de la construction s'arrêta virtuellement et le prix des denrées alimentaires chuta de plus de 30%.

L'un des messages qui persistent de la Grande Dépression est que l'état de nos finances n'est pas toujours stable. Une leçon que beaucoup ont appris depuis est que les gens payent un prix élevé quand ils vivent au-dessus de leur moyens, en pensant que l'argent coulera toujours à flots.

Mais dans notre société, avons-nous compris ces leçons?

Aujourd'hui, les consommateurs américains détiennent plus de 609,8 millions de cartes de crédit selon l'enquête de la Fed, la banque de Réserve fédérale américaine à Boston ("Survey of Consumer Payment Choice," janvier 2010).
[Aujourd'hui, les consommateurs européens détiennent 172 millions de cartes de crédit MasterCard et 295 millions de cartes Maestro (publié par une étude de MasterCard Europe)]

De plus, le total de la dette renouvelable aux USA, constituée à 98% de dettes sur cartes de crédit, a atteint 796,1 milliards de dollars en mars 2011 (rapport de la Fed sur le crédit à la consommation). [Quelques chiffres importants pour l'Europe et la France]

Depuis le début de l'histoire de l'église, les prophètes du Seigneur ont mis en garde à maintes reprises contre l'esclavage par les dettes. Les intérêts qui accompagnent une dette sont le plus grand danger.

"Lorsque vous contractez des dettes, les intérêts deviennent un compagnon constant de jour et de nuit; vous ne pouvez pas les fuir ou les esquiver; vous ne pouvez pas les rejeter; ils ne cèdent ni aux supplications, ni aux exigences, ni aux ordres; du moment où vous contractez des dettes, de près ou de loin, ou ne répondez pas à leurs exigences, elles vous écrasent" a declaré le président J. Reuben Clark Jr. en avril 1938 pendant une session de la conférence générale.

Dans les Doctrines et Alliances 19:35, le Seigneur a mis en garde Martin Harris contre les dangers d’accumuler des dettes."Paie la dette que tu as contractée envers l’imprimeur”, lui avait été dit. "Libère-toi de la servitude."

Notre prophète nous a répété cette mise en garde aujourd’hui, en qualifiant une dette de "fardeau oppressant."

"Savoir gérer un budget avec sagesse est le conseil le plus souvent répété peut-être," a déclaré le président Thomas S. Monson. "Le montant des dettes des consommateurs a atteint des niveaux sans précédents dans certains pays. Trop de membres n’ont pas su éviter des dettes inutiles. Ils ont peu, si ce n’est pas, de réserves financières. La solution est de faire un budget, de vivre selon ses moyens, et d’épargner un peu d’argent pour les besoins futurs" (Principes directeurs du bien-être individuel et familial, septembre 1986).

Les Saints des Derniers Jours peuvent prendre exemple sur le système de gestion des finances de l’Église pour savoir comment gérer leurs ménages.

En premier lieu, l’Église n’emprunte pas d’argent. Ensuite, une partie de ce qu’elle reçoit est économisée.

Le président Gordon B. Hinckley a expliqué en avril 1991 dans son discours de conférence que "dans les opérations financières de l’Église, nous avons observé deux principes de base immuables: un, l’Église vit dans la limite de ses moyens. Elle ne dépense pas plus qu’elle ne reçoit. Deux, une partie fixe de ses revenus est placée pour constituer des réserves contre de possibles jours de disette.

"Pendant des années, l’Église a enseigné à ses membres le principe de constituer des réserves de nourriture et d’argent pour faire face à des situations d’urgence. Nous essayons simplement de suivre ce principe même pour l’Église dans son ensemble."

Le président Heber J. Grant a promis aux membres que le fait de vivre ces principes apporte la paix dans les foyers et les familles. "Si il y a une chose qui apporte la paix et la satisfaction dans le cœur humain, et dans une famille, c'est le fait de vivre dans la limite de ses moyens financiers. Ce qui est décevant, écrasant et décourageant est le fait d’avoir des dettes et des obligations que nul ne peut remplir." (Gospel Standards, p.111).

Il y a 75 ans, le 6 avril 1936, à l’apogée de la Grande Dépression, l’Église lança son Programme D'entraide (Welfare Program). Dans les décennies qui ont suivi, c’est dans plus de 175 pays au monde que ce programme a permis d’apporter de l’aide.

Dans un entretien publié en début de cette année dans le journal Church News, le président Monson a déclaré que "l’objectif de l'aide sociale de l'Église (Church welfare assistance) est d’aider les gens à s’aider eux-mêmes."

L’une des choses les plus importantes que nous puissions faire pour nous aider est d’éviter des dettes inutiles et de rembourser les dettes que nous avons contractées.

Cela nous permettra de nous "libérer de la servitude" comme l’a promis le Seigneur à Martin Harris.

(Publié par LDS Church News – Traduit par Fréderic)

Quelques conseils pour améliorer la gestion des finances personnelles et familiales :

1 . PAYEZ HONNÊTEMENT LA DÎME
Une bonne gestion financière dans un foyer de saints des derniers jours commence par le paiement honnête de la dîme. Si notre dîme et nos offrandes de jeûne sont les premières obligations dont nous nous acquittons après avoir reçu notre salaire, notre engagement envers ce principe important de l’Évangile sera fortifié et le risque de mauvaise gestion financière sera réduit. Le paiement rapide de la dîme au Seigneur, qui ne vient pas nous contrôler chaque mois, nous enseignera, à nous et à nos enfants, à être plus honnêtes avec les personnes qui sont plus proches de nous physiquement...


2 . APPRENEZ À MAÎTRISER L’ARGENT AVANT QU’IL NE SOIT VOTRE MAÎTRE
La gestion des finances familiales doit être faite conjointement par le mari et la femme, dans une attitude de franchise et de confiance. Le contrôle de l’argent par un conjoint en tant que source de pouvoir et d’autorité cause l’inégalité dans le mariage et est mauvais. Inversement, si un conjoint se retire volontairement et entièrement de la gestion financière familiale, cela constitue un désistement d’une responsabilité nécessaire.


3 . APPRENEZ LA DISCIPLINE ET LA RETENUE DANS LES QUESTIONS D’ARGENT
Apprendre à se discipliner et à se restreindre en ce qui concerne l’argent peut être plus important que de suivre des cours de comptabilité. Les jeunes couples doivent se rendre compte qu’ils ne peuvent pas avoir immédiatement le train de vie et les dépenses auxquels ils étaient habitués lorsqu’ils vivaient chez leurs parents. Les personnes mariées font preuve d’une réelle maturité lorsqu’elles donnent la priorité aux besoins de leur conjoint et de leurs enfants avant leurs propres envies d’achats.


4 . TENEZ UN BUDGET
Chaque famille doit connaître à l’avance la somme qui sera disponible chaque mois et le montant à dépenser dans chaque rubrique du budget familial. Les chéquiers facilitent la gestion de l’argent familial et permettent de suivre les dépenses. Notez soigneusement chaque chèque au moment où vous le remplissez et comparez le chéquier aux relevés mensuels de compte bancaire. À l’exception de l’achat d’une maison, des frais d’études ou d’autres investissements essentiels, évitez les dettes et les charges financières qu’elles entraînent...

5 . ENSEIGNEZ TRÈS TÔT AUX MEMBRES DE LA FAMILLE L’IMPORTANCE DE TRAVAILLER ET DE GAGNER SA VIE
« C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain » n’est pas un conseil démodé. C’est la base du bien-être personnel. L’une des plus grandes faveurs que les parents puissent faire à leurs enfants est de leur apprendre à travailler. Au cours des années, beaucoup a été dit au sujet des enfants et de l’argent de poche, et les opinions et les recommandations divergent considérablement. Je fais partie de la « vieille école ». Je crois que les enfants doivent gagner leur argent par le service et des tâches ménagères appropriées.


6 . ENSEIGNEZ AUX ENFANTS À PRENDRE DES DÉCISIONS FINANCIÈRES QU’ILS SONT CAPABLES DE COMPRENDRE
Grâce à un enseignement approprié et l’expérience personnelle, les enfants doivent être responsables des décisions financières qui concernent leur argent et subir les conséquences des dépenses malavisées. Si un parent dit à un enfant : « Économise ton argent », cela n’a pas de sens pour lui. « Économise ton argent pour partir en mission, pour acheter une bicyclette, une maison de poupée, un trousseau ou une voiture » est plus compréhensible. Économiser ensemble dans un but commun, approuvé conjointement, unit la famille.


7 . APPRENEZ À CHAQUE MEMBRE DE LA FAMILLE À CONTRIBUER AU BIEN-ÊTRE GLOBAL DE CELLE-CI
Au fur et à mesure que les enfants mûrissent, ils doivent comprendre la situation financière de la famille, ses objectifs budgétaires et d’investissements et leur responsabilité personnelle en son sein. Encouragez des projets amusants, pas chers, compréhensibles par les enfants, qui contribuent à la joie ou à un objectif familial. Certaines familles ratent une expérience spirituelle et financière considérable, lorsqu’elles ne s’assoient pas ensemble, de préférence pendant la soirée familial pour que chacun verse sa participation à la somme mensuelle qui va au fils ou à la fille, au frère ou à la soeur qui sert dans le champ de la mission. Quand tout le monde participe à cette activité mensuelle, le bénéficiaire devient le missionnaire de la famille, qui en éprouve, comme lui, de la fierté.


8 . FAITES DE L’ACQUISITION DE L’INSTRUCTION UN PROCESSUS CONTINU
Faites autant d’études à plein temps que possible, y compris dans les écoles professionnelles et les programmes d’apprentissage. Ce sont de bons investissements. Du point de vue des revenus potentiels de toute la vie, les heures passées à poursuivre vos études auront une très grande valeur.....

9 . EFFORCEZ-VOUS DE DEVENIR PRORIÉTAIRE DE VOTRE LOGEMENT
L’acquisition de son logement est un investissement, non une dépense de consommation. Achetez le logement que votre revenu vous permet. Pendant tout le temps que vous y habitez, améliorez-le et embellissez le terrain, de manière que, si vous le vendez, vous puissiez utiliser le capital accumulé et la plus-value potentielle pour acquérir un logement qui correspond mieux aux besoins de la famille.


10 . AYEZ UNE BONNE POLICE D’ASSURANCE
Il est très important d’avoir une assurance médicale, du véhicule et du logement suffisante et une assurance vie adéquate. Les frais liés à la maladie, à un accident et au décès peuvent être si importants que des familles sans assurance peuvent en porter le poids financier pendant des années.


11 . COMPRENEZ L’INFLUENCE DES FORCES EXTÉRIEURES SUR LES FINANCES ET LES INVESTISSEMENTS FAMILIAUX
L’inflation continue à contrebalancer la plus grande partie des augmentations moyennes des salaires. Une paie plus importante ne signifie pas forcément un plus grand pouvoir d’achat et ne devrait pas servir d’excuse pour des achats extravagants ou des dettes supplémentaires.
En plus des économies facilement disponibles en cas d’urgence, les familles doivent prévoir et utiliser un plan d’investissement sage pour assurer la sécurité financière, se préparer à une invalidité possible et à la retraite.


12 . PARTICIPEZ CONVENABLEMENT AU PROGRAMME DE RÉSERVES ALIMENTAIRES ET DE PRÉPARATION AUX SITUATIONS D’URGENCE
Accumulez vos réserves alimentaires de base et de fournitures d’urgence de façon systématique et ordonnée. Évitez de contracter des dettes dans ce but. Méfiez-vous des programmes promotionnels de réserves alimentaires peu judicieux. Cultiver un potager aide la famille de nombreuses façons, entre autres en contribuant au budget nourriture...


Tiré de "
UNIS FACE à L’ARGENT" - G U I D E  D E S  F I N A N C E S  FA M I L A L E S par Marvin J. Ashton (cliquez pour lire au complet)

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