Publié le 13 Juillet 2011
Bien que Margaret soit près de ses 90 ans, qu'elle mesure peut-être 1,60m et qu'il soit 22h30, elle n'a rien d'autre en tête que de sortir et lutter pour traverser la rue avec son encombrante poubelle afin de ne pas manquer le ramassage des ordures du lendemain matin. Cela n'avait pas été une journée particulièrement bonne pour elle : elle s'était rendue au temple et s'était soudain retrouvée si confuse qu'elle avait eu du mal à s'habiller et à parler et qu'elle avait eu besoin d'aide. L'après-midi fut sans surprise, mais à 10h du soir elle s'est brusquement souvenue de la poubelle ! Margaret se rappelle de traverser la rue en tirant la poubelle.
Avant de comprendre ce qui lui arrivait, elle s'est retrouvée face contre l'asphalte sans pouvoir se relever. Elle pensait que si elle pouvait atteindre la pelouse, elle pourrait s'agripper à l'herbe pour se remettre debout. Elle ne pouvait aller là qu'en roulant et, ce faisant, elle remarqua que ses mains étaient collantes et humides. Le sang coulait de son nez et, bien qu'étourdie, elle sut qu'elle devait l'arrêter: Elle a utilisé ses doigts pour se pincer l'arête du nez pour arrêter l'écoulement et se rappelle vaguement roulant son corsage et l'utilisant pour étancher le sang et l'arrêter. Puis elle se souvient d'être à la maison - comment elle est arrivée là, elle l'ignore - mettant ses vêtements dans le lave-linge et prenant une douche. Elle s'est écroulée dans le lit et s'est endormie.
Le matin suivant, sa voisine traverse la rue pour aller récupérer sa poubelle quand elle aperçoit une large flaque de sang. Consternée, elle va chercher son mari, et quand ils ouvrent la poubelle éclaboussée de sang à côté de la leur, ils y trouvent des papiers avec l'adresse de Margaret.
Margaret s'est réveillée désorientée, sa voisine lui tenant la main et lui promettant que tout irait bien, au milieu des hurlements de la sirène d'un véhicule de secours répondant à un appel à l'aide de sa bonne samaritaine de voisine.
L'IRM effectué à l'hôpital a révélé que Margaret avait souffert d'une mini-attaque et avait le nez brisé. Tandis que nous étions assis dans son salon, elle nous raconte ce qu'elle a vu la première fois qu'elle s'est regardée dans le miroir. Elle a décrit un front profondément violacé, comme s'il avait été coloré avec un marqueur, du milieu de l'arcade sourcilière à l'autre moitié, jusqu'à la racine des cheveux. Puis, des yeux presque fermés tellement ils étaient enflés, avec des poches pourpres en dessous. Son visage, chutant dans l'asphalte, l'a laissée avec un nez sérieusement boursouflé et des joues striées de violet jusqu'au menton .Elle avait des coupures sous les yeux à l'endroit où ses lunettes avaient entaillé son visage quand elle a heurté le sol.
Margaret a expliqué que lorsqu'elle s'est vue la première fois dans un miroir à l'hôpital, elle a éclaté de rire. Permettez-moi de répéter cela : elle a éclaté de rire ! Elle a dit qu'elle se trouvait si drôle qu'elle ne pouvait que glousser. A mon avis, c'est peut-être l'explication à la longévité de Margaret. C'est un amour! Elle est gentille, reconnaissante et optimiste. Elle est toujours de mise impeccablement soignée, mais c'est son sourire qui attire l'attention! Margaret a perdu son mari depuis quelques années. Ils se sont rencontrés au collège et c'est là qu'ils sont tombés amoureux. C'était un athlète de petit gabarit, mais agile et rapide et elle était une pom pom girl. Leur mariage a été le début d'une longue histoire d'amour et bien qu'ils aient eu quelques crève-coeurs, ils ne se sont jamais disputés. Boyd lui manque terriblement, mais elle ne se traîne pas comme une âme en peine; elle sait qu'elle sera de nouveau avec lui pour l'éternité. Elle aime la vie, sa famille et ses amis. Chaque jour est une aventure et chaque jour lui apporte quelque nouvelle merveille parce qu'elle fait face au futur d'un cour reconnaissant et plein d'espoir.
Un des grands thèmes dans les Ecritures, c'est que le Seigneur exige de ses disciples d'être reconnaissant. L'espoir, ou l'optimisme et la gratitude vont main dans la main. La pratique de la gratitude engendre l'optimisme qui produit une gratitude accrue qui produit davantage d'optimisme et ... ainsi de suite.
En 1833, au Missouri, les Mormons furent physiquement persécutés et chassés de leurs maisons et propriétés. Et selon la nature humaine, beaucoup cherchèrent à se venger. Mais le Seigneur leur commanda : "En vérité, je vous le dis, mes amis, ne craignez pas; que votre cour soit réconforté; oui, réjouissez-vous à jamais et rendez grâces en toutes choses" (voir Doctrine et Alliances 98:1).
Une étude récente, menée par le Ph.D Martin Seligman et le Ph.D Gregory Buchanan à l'université de Pennsylvanie, est arrivée à la conclusion que, les gens qui apprennent à entretenir une attitude optimiste peuvent, non seulement éviter la dépression, mais aussi améliorer leur santé physique. Les étudiants catalogués comme pessimistes ont participé à un atelier où ils ont appris à lutter continuellement contre leurs pensées négatives et à acquérir des aptitudes propres à chasser la dépression. Durant cette étude, les participants ont signalé moins de problèmes de santé, avoir pris meilleur soin d'eux-mêmes et s'être épanouis.
Comme c'est toujours le cas, les commandements du Seigneur apportent des myriades de bénédictions, quelques unes prévisibles, d'autres inattendues, mais toutes, faites pour améliorer la qualité de la vie de chaque individu. L'optimisme de Margaret, son cour reconnaissant n'ont pas été pour son seul bénéfice, mais également pour celui de ceux qui la connaissent et qui l'aiment.
(Publié par MormonTimes – Traduit par Angélique)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire