Appelés à partir: Comment être des parents de missionnaires

Publié le 11 Avril 2011


Ma grand-mère, ma mère et moi avons toutes servies une mission, j'ai donc été ravie lorsque ma première-née a annoncé son intention de servir, a présenté ses papiers et a reçu son appel.

Je ne savais pas grand-chose.

Personne ne m'avait parlé de cette scène déchirante au Centre de Formation Missionnaire où on nous annonce joyeusement: « Les parents et la famille sortent par ici; les missionnaires par là. » Comme si nous allions dans deux différents manèges de Disneyland au lieu de deux vies différentes. (Le système a changé depuis.)

Ou de l'attente interminable de cette première lettre du champ de mission m'assurant que mon enfant n'est pas, en effet, en train de mourir de faim, ou coincée avec Cruella de Vil pour compagne ou encore la victime d'un complot terroriste.

Ou des cauchemars – comment peuvent-ils simplement omettre les cauchemars? – où elle contracte la fièvre dengue ou disparaît comme ils le font dans les premières scènes de "FBI : Portés disparus."

D’accord, je suis un peu paranoïaque. Mais, en réalité, de qui est venue l'idée de toute façon?

Je suppose que je dois avouer que mes trois enfants sont retournés en toute sécurité de leurs missions, et je n'ai pas été hospitalisé pour trop m’être ennuyée de ma famille. Je sais que les choses ne se passent pas toujours aussi bien pour tout le monde, mais ce fut le cas pour moi, et la plupart du temps c’est ainsi pour les autres. Le taux de mortalité est plus faible pour les missionnaires que pour les groupes comparables des jeunes adultes non-missionnaires, et cela est vrai même lorsque ces groupes comparables ne vivent pas sur une île lointaine, sans soins médicaux, ou qu’ils ne ruissèlent pas de sueur dans les jungles du Ghana - ou de Boise, Idaho.

Alors vous vous demandez, comment ai-je survécu à cette agression contre nature sur tous mes instincts maternels?

J'ai survécu à la façon dont ma mère a survécu quand je suis partie en mission, et sa mère et sa mère avant elle. Je me suis inquiétée et j'ai prié. J'ai écrit des lettres et ai envoyé des colis. J'ai parlé à d'autres qui avaient également dit au revoir pour un temps aux gens qu'ils aimaient le plus au monde. Ensuite, j'ai simplement vécu assez longtemps pour les voir revenir à la maison et quand ils l'ont fait j’ai été reconnaissante au-delà des mots.

Un certain nombre de choses que j'ai apprises de mon expérience et celle des autres:

1. Il est tout aussi dur de voir partir le troisième enfant que de voir partir le premier. Désolée.

2. Ne soyez pas surpris s'il y a une crise dans la famille au cours des semaines avant qu'elle ne parte. Il arrive souvent que les familles trouvent un moyen d'avoir une grosse bagarre juste avant qu’un enfant bien-aimé s’en aille à l’université ou en mission - c'est peut-être un moyen de desserrer les liens un peu et éviter les sentiments les plus tendres. Si cela arrive, ne paniquez pas. Présentez vos excuses et réconciliez-vous.

3. Certains d'entre eux reviendront tôt à la maison, rentreront brisés ou reviendront à la maison bien en-dehors de l'Eglise des SDJ. Dans de nombreux cas ces malheurs se seraient produits de toute façon. Dans d'autres cas il y a encore quelque chose à apprendre ou à gagner de l'expérience, même si cela prend beaucoup de temps. Et dans les cas où la perte semble irrémédiablement briser l’âme, ou met même fin à la vie, il y a sûrement une médaille spéciale de valeur dans l'éternité pour ceux qui ont perdu la vie, physiquement ou autrement, dans le service du Seigneur. Et pour ceux qui les ont aimés et les ont laissés partir.

4. Faites-leur confiance. Je n'étais pas tout à fait prête à me lancer dans l'âge adulte et j'ai survécu. Il y a de fortes chances qu’il en soit de même pour eux. S'ils arrivent à comprendre un nouveau téléphone portable plus vite que moi, peut-être qu’ils pourront également comprendre le reste du monde sans mon aide.

5. Ayez confiance en vous. Un instructeur au foyer, qui a fait un discours à ma paroisse à l’occasion d’un départ missionnaire, a dit : «Je sais que les Plilers ont honorablement rempli leurs responsabilités vis-à-vis de leur fils. » Je suis sûr que c'est vrai. Mais les Plilers sont probablement les derniers à le savoir.

6. Et enfin, faites confiance au Seigneur. Les associés rudes, les compagnes missionnaires peu brillantes, et les dirigeants stressés de l'église sont aussi ses enfants, aussi précieux pour lui que votre enfant l’est pour vous. Il sait comment nous sauver tous. C'est le message que nous envoyons au monde à travers les sourires et les espoirs de nos fils et nos filles.

(Publié par MormonTimes – Traduit par Ambre)

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