Mon cœur est en mission


Publié le 16 Mai 2012


Le temps qui passe ne cesse d’intriguer et de déjouer mon cerveau. Est-il possible que plus d’un mois se soit écoulé depuis que nous avons déposé notre fille au Centre de Formation des Missionnaires ? C’est comme si cela ne faisait que quelques jours que nous étions entrain de chercher avec espoir la combinaison rare d’une paire de chaussures à la fois robustes et féminines. Et en même temps, je me demande comment cela se peut-il qu’il ne se soit passé qu’un seul mois. Tant de choses sont arrivées depuis.


Après une semaine au MTC à Provo, notre fille nous envoyait une lettre dans laquelle elle nous informait qu’elle avait déjà appris « environ un million de choses ». Dans son résumé d’une petite portion de ce million, elle disait qu’il lui avait été enseigné que se concentrer sur Jésus-Christ, aimer les amis de l’Eglise et  parler par le pouvoir de l’Esprit amènerait un missionnaire bien plus loin que de mémoriser la doctrine, les chaines d’Ecritures ou maîtriser parfaitement la langue.


En une semaine, elle avait rencontré énormément de gens, y compris des instructeurs, des amis de l’Eglise et naturellement d’autres  missionnaires Mormons. Elle avait eu des opportunités d’appliquer ce qu’elle avait appris pendant les cours et les jeux de rôle. Elle avait étudié dur et prier encore plus. Elle décrivait son cœur comme si elle avait le sentiment qu’il avait doublé de volume et était enveloppé de lumière.


En une toute petite semaine, notre vaillante fille missionnaire disait qu’elle avait juste commencé à réaliser quels sacrifices elle était entrain de faire et combien serait difficile une mission pour l’Eglise de Jésus-Christ des Saints de Derniers Jours.


A la Conférence générale d’Avril,  Elder Paul E. Loelliker du collège des Soixante-dix, dans son discours intitulé « Il nous aime vraiment », a dit, « J’aime être avec les missionnaires à plein temps. Ils sont remplis de foi, d’espoir et de charité véritable. Leur expérience missionnaire est comme une mini vie condensée en 18 ou 24 mois. Ils arrivent tels des enfants spirituels avec un sérieux appétit d’apprendre et ils repartent en tant qu’adultes matures, prêts à relever n’importe quels défis placés devant eux.»


A la fin de la deuxième semaine au MTC, notre fille comptait les jours avant qu’elle puisse partir pour la Mission de Philadelphie en Pennsylvanie. Le MTC est une brève période qui permet de  lisser quelques aspérités de la jeunesse avant d’envoyer des missionnaires d’âge tendre être raffinés par le feu de la consécration pour représenter Jésus-Christ. Notre fille était entrain d’expérimenter une progression spirituelle qui fait jaillir des larmes de peine aussi bien que de joie. Elle était pressée de commencer mais n’était pas sûre d’être prête.
J’ai tendance à m’inquiéter lorsque j’attends. Vous pouvez donc imaginer ma joie en lisant le mail du président de mission de notre fille et de sa femme nous informant que notre nouvelle missionnaire était bien arrivée.


Ma fille est bien informée de ma capacité à me faire du souci et elle me rassure fréquemment sur le fait qu’elle aille bien. Lorsque nos enfants sont petits, nous leurs mères, prenons sur nous le rôle de protecteur et de guide. Nous mettons de côté nos propres peurs pour devenir plus grandes, plus courageuses et intelligentes que ce que nous nous sentons parfois dans le but de prendre nos enfants par la main et les conduire à travers le voyage de la vie. Nous ne les leurrons pas longtemps. Ils découvrent bien vite que nous ne connaissons pas tout et que certaines choses sont vraiment difficiles pour nous. Aussi parfois ce sont eux qui nous prennent par la main et nous montrent le chemin. Alors que j’entends à quel point ma fille devient spirituellement plus mature, je ne peux pas l’aider mais je suis motivée par son courage et sa foi.


L’écrivain Elizabeth Stone a dit, “Avoir un enfant c’est décider que pour toujours votre cœur se promènera hors de votre corps.”
Cette citation résonne dans le cœur des mères parce qu’elle décrit les voyages du cœur d’une mère alors qu’elle partage avec son enfant toutes les peines et toutes les joies qui accompagnent le fait de grandir loin de ses bras. Cela implique dans le meilleur des cas l’inconfort et dans le pire des cas des peines terribles, mais je pense que cela apporte également le fait de découvrir de quelle façon nos cœurs s’attachent à nos enfants.
Actuellement une part importante de mon cœur se trouve dans le New Jersey partageant la bonne nouvelle de l’Evangile de Jésus-Christ.


Le premier mail de notre fille depuis le « champ de la mission » était long et glorieux à lire. Elle disait qu’elle ne nous écrirait probablement jamais plus de mail aussi long mais qu’elle avait tellement de choses à raconter. Elle rencontrait plus de nouvelles personnes et selon ses mots « expérimentait plus de choses du monde réel que n’importe quoi d’autre qu’elle ait pu expérimenter. »


Mes prières offertes pour les missionnaires sont beaucoup plus personnelles à présent. Je suis profondément reconnaissante pour toutes les nouvelles personnes dans la vie de ma fille qui peuvent apaiser cette partie de mon cœur qui est auprès d’elle en prenant soin d’elle, qui la guide, la nourrisse et l’aime. Je suis particulièrement reconnaissante pour un Père Céleste sage et aimant  qui connait nos cœurs et sait exactement où ils sont.


(Publié par DeseretNews – Traduit par Sylvie S.)

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