Forger l’âme

Le 3 Janvier 2013



Au Moyen-âge les forgerons eurent à faire face à un dilemme. Lorsqu’ils fabriquaient une épée, la lame traditionnelle pouvait être renforcée pour tenir une arête tranchante mais elle était fragile et susceptible de se briser en étant heurtée par une autre épée ou frappée contre un bouclier ou une cuirasse. Sinon, une lame  pouvait être façonnée avec un métal malléable pour devenir pratiquement incassable mais le matériau devenait rapidement terne et ne pouvait être équipé d’une lame tranchante. Cela devenait bientôt inutilisable au cours d’une bataille.



Pendant des siècles les meilleurs fabricants d’épées au monde se trouvaient au Japon. La raison de leur supériorité était la découverte d’une technique qui résolvait un problème : créer une épée qui conserverait une arête tranchante pendant la bataille mais demeurait quasiment indestructible. Le procédé consistait en la combinaison de couches d’acier de différents degrés de dureté. C’était un processus long et laborieux pour les forgerons d’armes parce que chaque couche devait être chauffée encore et encore, repliée sur elle-même et martelée pour être affinée. Après avoir procédé ainsi environ une douzaine de fois, l’acier était finalement constitué de milliers de feuilletages fins comme du papier contenant à part égale du métal dur et malléable. Les armes nouvellement forgées étaient à la fois assez dures pour être aiguisées en une lame tranchante et assez malléables pour ne pas se briser.  


Si nous rapprochons le développement de notre âme de l’art des fabricants d’armes japonais, nous voyons une puissante corrélation. La fournaise de l’affliction avec sa chaleur, le martelage et le « feuilletage » de l’âme ont le pouvoir de créer un esprit qui ne peut être brisé. Dans un moment de grande épreuve dans la vie du prophète Joseph Smith, il demanda au Seigneur de recevoir la perspective pour comprendre. Le Seigneur dit, « …toutes ces choses te donneront de l’expérience et seront pour ton bien. » (Doctrine et Alliances 122 :7). Le Seigneur utilise les épreuves pour nous faire grandir spirituellement.



Lorsque nous sommes face à l’adversité, nous pourrions demander à notre Père Céleste, « Pourquoi moi ? ». Mais pensons nous à poser la même question dans les périodes de grandes bénédictions, « Pourquoi suis-je autant béni ? »

Le Président Thomas S. Monson a dit, "Je vous témoigne que notre Père Céleste est là. Il  écoute et répond à chacune de vos prières. Son Fils, le Christ, pulvérise les barreaux de nos prisons terrestres. Les bénédictions Célestes vous attendent » ("Miracles de la foi," Ensign, Juillet 2004).


Si nous pouvions comprendre l’esprit et la volonté de Dieu, nous pourrions être éternellement reconnaissants pour les difficultés que nous affrontons dans la mortalité à cause de la progression que nous en recevons. Certaines progressions de l’âme ne peuvent être atteintes par d’autres moyens. Ce pourrait-il que ces expériences soient des bénédictions déguisées ?

Si le but de cette vie est d’être digne de recevoir les trésors des cieux, ne devrions nous pas demander au Seigneur de vivre des expériences qui nous qualifierons pour les recevoir ? En affrontant les défis de cette vie, nous nous préparons pour la vie après cette vie. Une âme qui peut recevoir les trésors des cieux a besoin d’être pliée, brûlée et martelée sans cesse. La foi doit être testée.


Le plus grand de tous les dons de Dieu est la vie éternelle, a dit Président Henry B. Eyring, premier conseiller dans la Première Présidence. « Pour recevoir ce don et pour que l’on nous accorde cette confiance, nous devons être transformés en faisant des choix justes lorsque c’est difficile de les faire." « Le véritable test de la vie, a expliqué Président Eyring, n’est pas l’adversité mais « de voir si nous pouvons supporter les difficultés. C’est de voir si nous pouvons bien les supporter. Nous passons le test en montrant que nous nous souvenons de Lui et des commandements qu’Il nous a donnés. Et pour bien endurer les épreuves il faut garder ces commandements quelle que soit l’opposition, quelle que soit la tentation et quelque soit le tumulte autour de nous." (Conférence générale, avril 2009 ; "L’adversité").


Au cœur des afflictions il devient de plus en plus difficile de garder l’énergie de servir, d’être gentil, d’accepter nos limites ou d’assumer nos responsabilités quotidiennes. Plutôt que de se faire du souci au sujet de notre capacité à endurer jusqu’à la fin, Elder M. Russell Ballard du Collège des Douze a suggéré, « Faites seulement de votre mieux chaque jour. Faites les choses de base, avant que vous ne l’ayez réalisé, votre vie sera remplie de compréhension spirituelle qui vous confirmera que votre Père Céleste vous aime. Quand une personne sait cela, alors la vie devient pleine de projets et de sens, rendant l’équilibre plus facile à maintenir. »  (Conférence générale, avril 1987 ; « Garder l’équilibre dans les exigences de la vie")



Nous ne devons jamais oublier que notre Père Céleste ne veut pas nous détruire mais nous tester. Nous avons une promesse apostolique. « Dans l’école de la mortalité, le tuteur est souvent le chagrin et les épreuves, mais les leçons ont pour but de nous raffiner et de nous bénir, de nous rendre plus forts, pas de nous détruire, » Elder Robert D. Hales du Collège des Douze a dit. «  Il n’y a rien que nous n’endurions que Jésus ne puisse comprendre, et Il attend que nous allions à notre Père Céleste en prière. Je témoigne que si nous obéissons et si nous sommes diligents, nos prières recevront des réponses, nos problèmes diminueront, nos peurs se dissiperont, la lumière viendra sur nous, les ténèbres du désespoir seront dispersées et nous serons proches du Seigneur, nous sentirons son Amour et le réconfort du Saint Esprit."  (Conférence générale, avril 1998 ; "Voyez, comme ils sont heureux ceux qui endurent," Ensign, Mai 1998).



Alors que nos âmes sont entrain d’être forgées, soyons patients envers Dieu, nous-mêmes et les autres. Nous sommes sous le régime d’entrainement des Cieux. « Ce n’est pas parce que je ne connais pas les tempêtes de la vie, mais pleinement et directement à cause d’elles, que je témoigne de l’amour de Dieu et du pouvoir du Sauveur de calmer les tempêtes, » a dit Elder Jeffrey R. Holland du Collège des Douze. "Ils nous soutiennent dans les moments de besoin — et le feront toujours, même si nous nous ne pouvons pas reconnaitre leur intervention. Certaines bénédictions viennent rapidement, d’autres viennent plus tardivement et d’autres ne viendront qu’après cette vie ; mais pour ceux qui embrassent l’Evangile de Jésus- Christ, elles viennent." (Conférence générale, octobre 1999 "Un Sacrificateur des biens à venir," Ensign, Novembre 1999).


Lorsque nous endurons une épreuve avec fidélité sans briser notre alliance avec Dieu, nos âmes  sont renforcées, le Seigneur nous accorde une bénédiction équivalente ou supérieure et nous démontrons qu’Il peut nous faire confiance. « Les promesses qui nous sont promises sont sans mesure », a déclaré Président Monson. « Alors que les nuages annonçant la tempête se rassemblent, alors que les pluies peuvent se déverser sur nous, notre connaissance de l’Evangile et notre amour pour notre Père Céleste et notre Sauveur nous réconfortent et nous soutiennent, nous apportent la joie dans nos cœurs alors que nous avançons avec droiture et gardons les commandements. Il n’y a rien dans ce monde qui puisse nous vaincre. Mes frères et sœurs bien-aimés, ne craignez pas. Soyez de bonne humeur. Le futur est aussi brillant que votre foi" (Conférence générale, avril 2009 ; « Soyez de bonne humeur").


(Publié par LDSChurchNews - Traduit par Sylvie)



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